#1 En dehors des sentiers tunisiens
Aujourd’hui commence le récit de ce long voyage qui est à venir. Celui-ci se déroulera en Tunisie avec mes parents et mon frère. Nous partirons avec deux 4x4 avec comme objectif d’aller à la découverte du désert et des paysages tunisiens pour mon frère et moi, et de nous transmettre des voyages passés pour nos parents. Ce n’est pas une première pour nous de partir à l’aventure dans un pays du Maghreb. Nous étions allés au Maroc une dizaine d’années en arrière pour faire du 4x4 aussi.
Le voyage a toujours fait partie de notre vie de famille. C’est un catalyseur de « l’esprit de famille » qui permet une entraide même dans les moments les plus difficiles. Il permet aussi de découvrir d’autres modes de vie et de cultures. Par ailleurs, le voyage m’a amené à découvrir une passion. C’était un voyage en Islande qui m’a fait découvrir la photographie.
Ainsi, je crée depuis deux ans dans le but de partager la beauté des paysages. C’est à force de réflexions que je me suis rendu compte que ma photographie avait un but, celui de transmettre la beauté du monde au travers d’instants figés dans le temps. Ces réflexions sont la continuité d’un changement profond dans ma vie, un appel de Dieu, au soir de la Vigile Pascale, la veille de Pâques. Cette messe n’est pas dénuée de sens, il s’agit de l’instant où plus de dix mille personnes se sont fait baptiser à la lueur des cierges. Dès ce moment, la beauté a jailli pour me donner l’envie de photographier ce moment magique, ce que je n’ai pu faire, étant désarmé de mon appareil photo, devenant un simple spectateur de la beauté sublime de ce moment. Autrement, ce voyage sera suspendu dans le temps au travers de mon appareil photo et de ces lignes que je vous livre dans ce récit.
Ce voyage commence par l’embarquement dans le bateau à Gênes pour aller à Tunis. C’est un moment stressant et fatiguant qui se décline en plusieurs étapes. Dans un premier temps, il faut trouver l’accès au port. Heureusement, cela était bien indiqué grâce au GPS et à de nombreux panneaux. Une fois arrivé devant le port, nous avons suivi les panneaux indiquant la Tunisie, non sans nous tromper une fois. Après de nombreux contrôles qui ont duré quatre heures au moins, dont le contrôle de la police aux frontières qui a fait attendre tout le monde pendant au moins deux heures, nous avons enfin pu embarquer dans le navire pour commencer une longue traversée de vingt-cinq heures. La traversée est un long moment à passer dans l’attente de l’arrivée à destination. C’est dans ces instants que l’on peut réfléchir en observant la mer au loin avec le vent dans les cheveux. On peut également lire des récits de voyages philosophiques de Tesson pour rêver et philosopher sur le monde. C’est un moment passé en famille à discuter de tout et rien, c’est aussi de longues minutes à contempler le plafond blanc de la cabine et ses parents qui lisent. Dans ces instants, tu te remémores de lointains souvenirs passés avec ta famille ou tes amis après une longue année passée dans un lycée militaire qui cristallisa notre cohésion et notre entraide pour les différents cours de prépa.
La veille, nous avions eu droit au magnifique talent de la police aux frontières italienne. En débarquant, ce fut la douane et la police aux frontières tunisienne qui étaient mieux organisées que leurs confrères. À la sortie des contrôles, c’est la découverte d’une autre culture qui se produit. Tes yeux se retrouvent à essayer de tout observer pour combler une curiosité et trouver une ressemblance dans les histoires que racontent mes parents lors de dîners en famille. J’ai découvert un nouvel univers régi par d’autres règles que celles que l’on retrouve en France ou dans le monde tel qu’un Occidental le conçoit. Le soir, nous avons dormi dans un camping à Nabeul, une ville côtière au sud de Tunis.
Le lendemain, nous avons pris la route pour aller dans le sud du pays. C’est un long moment que l’on passe à observer les paysages défiler pendant de longues heures. Pendant ce long trajet, j’ai vu de grandes plaines d’oliviers à perte de vue, des plaines désertiques et, enfin, le désert de dunes. Nous avons parcouru ces paysages au travers d’une longue autoroute qui ne cesse de s’allonger au fil des voyages de mes parents, de routes pleines de nids de poules, de longues pistes droites sur des kilomètres, le fond d’un oued. Cette journée fut une première pour moi, ayant déjà appris à rouler sur la neige, j’ai pu commencer l’apprentissage dans le sable. Cela s’est déjà soldé par un échec. J’ai ensablé le 4x4 dans une dune qui traversait la piste. Une mauvaise synchronisation d’accélérateur avec le haut de la dune. Par ailleurs, cela peut paraître contre-intuitif mais lorsqu’on roule dans le sable, il faut accélérer tout en y allant progressivement pour ne pas « enterrer » la voiture dans de magnifiques ornières. Cela aussi, je l’ai fait, deuxième échec. L’échec n’est-il pas la meilleure école de la vie ? Généralement, on se « plante » et on ne refait pas la même erreur plusieurs fois d’affilée.
Nous avons exploré quelques dunes devant un poste de la Garde Nationale tunisienne, l’équivalent de la Gendarmerie en France. Ensuite, nous avons découvert un oued avec de magnifiques dunes sur le bord de celui-ci. Dunes que nous avons creusées pour poser formidablement dans le sable les deux voitures que nous avons sorties à l’aide de plaques à sable et de pelles, la sangle étant devenue inutile par le « tankage » des deux 4x4 Toyota au coucher du soleil. Un véritable bonheur pour nos yeux pour finir la journée !
N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensez ! La suite est à venir.